Le croissant, un apport de Marie-Antoinette

Dans le film de Sofia Coppola, on voit une Marie-Antoinette folle de macarons, entourée de pâtisseries toutes plus appétissantes les unes que les autres, laissant croire que la reine était gourmande. Rien n’est plus faux. Marie-Antoinette avait un appétit d’oiseau, se contentait le plus souvent d’une aile de poulet et ne buvait que de l’eau (cf. William Newton).

Elle mangeait si peu que les courtisans prenaient ce manque d’appétit pour une marque de dédain lors des repas publics. Lors du banquet donné dans la nouvelle salle de l’Opéra à l’occasion de son mariage avec le dauphin (futur Louis XVI), elle ne toucha guère aux mets. Elle ne faisait que picorer et aimait les plats simples. Pendant le séjour de l’ambassade de Tippoo Sahib, elle goûta aux repas indiens assaisonnés d’épices, de piment, de curry et d’ail, mais n’en supporta pas le piquant. Marie-Antoinette n’était donc ni une gourmande ni une fan de macarons, mais il y avait une pâtisserie qu’elle affectionnait tout particulièrement, parce qu’elle lui rappelait son pays et son enfance : le croissant.
Le croissant a pour origine le « Hörnchen » (petite corne en allemand), une pâtisserie inventée à Vienne au XVIIe siècle avec une forme rappelant le symbole du drapeau ottoman pour fêter une victoire contre les Turcs.Read More Marie-Antoinette, en arrivant à la Cour de France en 1770 introduisit l’ancêtre du croissant et le popularisa. Son petit plaisir était d’en prendre un le matin avec un café ou un chocolat. Selon Madame Campan, sa Femme de chambre, le petit déjeuner était son repas de prédilection. Et on peut le comprendre, en lui rappelant les douceurs de son enfance en Autriche, la reine replongeait dans de bons souvenirs. Une sorte de madeleine de Proust en quelque sorte…
A l’origine, le Hörnchenétait fabriqué dans une pâte à pain améliorée. C’est à partir de 1920 que les boulangers parisiens améliorèrent la recette et créèrent le croissant feuilleté au beurre que nous connaissons actuellement.

Hoernchen

Très peu de gens connaissent cet apport de Marie-Antoinette pour la pâtisserie française. En revanche, beaucoup lui attribuent à tort la phrase : « Ils n’ont pas de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! », qu’elle n’a jamais prononcée.
Aujourd’hui, si vous vous rendez à l’étranger, malgré son nom de viennoiserie, vous vous rendrez compte qu’on associe le croissant à la culture française et non à Vienne…

 

Auteur de l’article : L'auteur

Je suis Lova. J'ai créé Joli Goûter en 2012 parce que j'adore le thé, le tea time et tout ce qui se rapporte à la gourmandise (pâtisserie, cake design, bonne cuisine). J'aime découvrir de nouvelles adresses et les partager. J'apprécie tout ce qui flatte aussi bien les papilles que les pupilles ! Ainsi que l'art de vivre qui y correspond.