Si la coutume de boire du thé remonte au troisième millénaire avant J.-C. en Chine, ce n’est qu’au XVIIe siècle que le thé apparaît pour la première fois en Angleterre. Ce sont les négociants portugais et néerlandais qui ont été les premiers à importer du thé en Europe, dès 1610. Et le Royaume-Uni ne s’est lancé dans le commerce du thé qu’à partir du XVIIIe siècle, avec la Compagnie des Indes orientales.
Le thé dans les maisons de café
Ce sont d’abord les cafés de Londres qui introduisirent le thé en Angleterre. Thomas Garway, qui possédait un établissement dans l’Exchange Alley, fut l’un des premiers marchands de café à offrir du thé. Dès 1657, il vendait du thé à boire et du thé en feuilles à ses clients. Trois ans plus tard, dans un journal, il vantait les vertus du thé, censé « rendre le corps actif et vigoureux » et « préserver une santé parfaite jusqu’à un âge extrêmement avancé ». Moins de cinquante ans plus tard, le thé était devenu très populaire dans les cafés. En 1700, plus de 500 maisons de café vendaient du thé. Le succès du thé était tel que les propriétaires de tavernes en pâtissaient. En effet, le thé faisait chuter les ventes de bière et de gin dans les tavernes. C’était également mauvais pour le gouvernement, dont les revenus provenant des taxes sur les ventes d’alcool baissaient. Dès 1750, le thé était devenu la boisson préférée au sein des couches populaires d’Angleterre.
Taxes sur le thé et contrebande
Pour lutter contre la formidable expansion du thé néfaste aux finances du royaume, le roi Charles II mit en place plusieurs lois interdisant la vente de thé dans les maisons privées. Mais cette mesure était si impopulaire qu’il était impossible de la faire appliquer. Une loi de 1676 taxa le thé et obligea les exploitants de maisons de cafés à demander une licence. Au milieu du XVIIIe siècle, les taxes sur le thé avaient atteint le taux record de 119 %. Cette lourde taxation eut pour effet la contrebande du thé.
Des navires en provenance de Hollande et des pays scandinaves apportaient le thé sur la côte britannique, et se tenaient au large pendant que des contrebandiers déchargeaient la cargaison de thé dans de petits bateaux. Les contrebandiers, qui étaient généralement des pêcheurs, faisaient passer le thé à l’intérieur des terres par des passages souterrains et des chemins cachés vers des cachettes spéciales, comme les églises paroissiales.
Malgré l’absence de taxes, le thé de contrebande était très cher, et très rentable pour les contrebandiers. De nombreux contrebandiers se mirent donc à couper le thé avec du saule, de la réglisse ou des feuilles de prunelle. Une autre technique consistait à mélanger des feuilles de thé déjà utilisées qu’on avait séchées à nouveau avec des feuilles de thé fraîches.
En 1784, William Pitt the Younger introduisit la Commutation Act, qui fit passer la taxe sur le thé de 119% à 12,5%. Ceci mit fin à la contrebande. L’adultération du thé demeura cependant un problème, jusqu’à ce qu’une loi sur les aliments et les drogues en 1875 ne sanctionne cette pratique.
Les Clippers
Au début du XIXe siècle, les navires important le thé d’Extrême-Orient vers la Grande-Bretagne mettaient plus d’un an pour ramener leur cargaison. En 1832, la Compagnie des Indes orientales obtint le monopole du commerce du thé en 1832. Elle réalisa la nécessité de réduire la durée de ces expéditions. Les Américains avaient conçu les premiers « clippers », des navires à grand mât, qui filaient à près de 18 nœuds, soit la vitesse d’un paquebot moderne. Une course à la vitesse fut lancée. Tous les ans, un concours était organisé pour que les clippers fassent la course de la rivière Canton jusqu’à Londres. Le navire gagnant remportait un bonus pour le capitaine et l’équipage.
Le thé et la haute société
C’est à Anna, 7e duchesse de Bedford qu’on doit la tradition de l’Afternoon Tea au Royaume-Uni. Au début des années 1800, elle eut l’idée de prendre le thé en fin d’après-midi pour combler le fossé entre le déjeuner et le dîner. Cette coutume finit par s’étendre aux classes ouvrières, la mode du tea time était née.
Les premiers salons de thé
En 1864, la gérante de l’Aerated Bread Company qui servaient de la nourriture et des boissons, récompensait ses meilleurs clients en leur offrant du thé. Rapidement, tous ses clients réclamèrent le même traitement. C’est ainsi que le premier salon de thé vit le jour. Les salons de thé devinrent vite populaires dans toute la Grande-Bretagne. Les salons de thé permettaient en effet aux femmes sans chaperon de rencontrer du monde sans nuire à leur réputation.
Je suis Lova. J’ai créé Joli Goûter en 2012 parce que j’adore le thé, le tea time et tout ce qui se rapporte à la gourmandise (pâtisserie, cake design, bonne cuisine). J’aime découvrir de nouvelles adresses et les partager. J’apprécie tout ce qui flatte aussi bien les papilles que les pupilles ! Ainsi que l’art de vivre qui y correspond.