Le cérémonial du thé à la russe

Le thé occupe une place importante dans l’art de vivre à la russe. C’est grâce à la Chine que les Russes ont découvert le thé :  au milieu du XVIIe siècle, le tsar Alexis Ier Mikhaïlovitch recevait en cadeau de l’ambassadeur chinois de Moscou des caisses de thé cultivées à la frontière des provinces actuelles de Khounan et Hubeï. Des caravanes chinoises transitaient par la ville mongole de Kiakhta et en Sibérie et délivraient du thé aux Moscovites. C’est ainsi que contrairement à Saint-Pétersbourg, la capitale de l’empire, résolument européenne, qui était plutôt tournée vers le café, Moscou adopta le thé qui devint partie intégrante des traditions culinaires de ce côté-ci de la Russie.

Au centre du cérémonial du thé était le samovar : un récipient utilisé pour faire bouillir l’eau. Lorsque l’on déguste le thé, le samovar est dressé au centre de la table, aux côtés d’une théière. Le thé de la théière est très concentré, aussi chaque hôte doit-il verser la quantité nécessaire dans sa tasse avant de la diluer en ajoutant de l’eau brûlante du samovar. A partir de 1800, le samovar occupait une place importante au sein des foyers russes.
En Russie, contrairement à la Chine, on sucre toujours le thé. Cette habitude est d’origine sibérienne. Les Russes aiment également accompagner leur thé de zestes de citron, de miel, de baranki (petits biscuits en forme d’anneaux) ou de noix. Des bonbons, du pains d’épice, de la confiture complètent la dégustation.
Autre spécificité : le thé est toujours brûlant.

« Doma. Samovar na stole », Sergei Smirnov, 1981, via Wikimedia Commons

Contrairement au Tea Time britannique, le cérémonial du thé russe n’obéit pas à des règles en matière d’horaires : on peut le prendre à tout moment, entre amis, en couple, en famille, pour discuter et se détendre. Au temps de la Russie tsariste, les marchands et hommes d’affaires avaient même coutume de négocier et de discuter pendant des heures de leurs transactions autour d’une tasse de thé et de samovars de dix litres.
Il n’existe pas non plus de rituels particuliers à respecter comme en Chine.

Le thé fait partie intégrante des repas des russes : on peut le prendre dès le déjeuner, au moment du dessert, avec des douceurs et des fruits. Si on reçoit des invités, on l’accompagne de zakouskis (sortes de sandwichs au fromage, au saucisson et au poisson) et de gâteaux. Le thé est synonyme de convialité, de chaleur et d’hospitalité, ce qui explique pourquoi les Russes en dégustent à tous les moments où il s’agit de se rassembler.

Sources : La Russie d’Aujourd’hui, Russian Life

Première image : Russian Tea de Irving Ramsay Wiles, 1896, Smithsonian American Art Museum

Auteur de l’article : L'auteur

Je suis Lova. J'ai créé Joli Goûter en 2012 parce que j'adore le thé, le tea time et tout ce qui se rapporte à la gourmandise (pâtisserie, cake design, bonne cuisine). J'aime découvrir de nouvelles adresses et les partager. J'apprécie tout ce qui flatte aussi bien les papilles que les pupilles ! Ainsi que l'art de vivre qui y correspond.